La cuisine

Alors que nous préparons le Grand Nid pour y accueillir un couple d’amis pour quelques jours, je me décide à effectuer un peu de rangement dans la cuisine, territoire réservé de mon Capitaine.
Il a tendance à laisser en évidence des objets qui ont pour vocation d’être rangés,  selon mon point de vue.
Un vieux citron  rabougri, une timbale en terre cuite, un plateau pivotant, un morceau de papier aluminium, une boîte de cassoulet, un pot en plastique… c’est un inventaire à la Prévert.
Pour chaque objet, ma tendre moitié à une bonne excuse.
Il coupe le citron en deux et me fait sentir son parfum pour me prouver qu’il est encore bon, descend le cassoulet dans la réserve, me laisse ranger le reste.
Tout va bien lorsque je tombe sur son « panier à oignons » en métal:

– Ca, ce n’est vraiment pas très joli…
– C’est pour mes oignons, j’en ai besoin!
– Je comprends, mais tu ne vas pas me dire que tu as besoin de… ça?

Ca, c’est une famille de coquilles st-Jacques vides, dissimulée dans le fond du panier.

Prêt à défendre âprement son bien, mon géant me regarde et à court d’arguments me dit:

– Si! Je les ai gardées parce que je veux me faire…  un collier!

Nous avons échangé un regard indescriptible: ahuri de mon côté, amusé lui-même de ce qu’il venait de dire du sien.
Et nous sommes partis dans un fou rire général!

Martine Bernier

 

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