Les confidences d’Eya

La période des fêtes s’est terminée mercredi pour nous, avec le délicieux Petit Noël d’Eya,  7 ans, qui était absente le soir du réveillon.
Une journée formidable, joyeuse et tendre, riche en surprises.
Heureuse de ses cadeaux, Eya n’a cependant pas oublié Martin, ma fameuse marionnette-ânon qu’elle adore enfiler au bout de ma main pour entamer avec lui des dialogues  farfelus.
Dialogues qui déclenchent immanquablement son rire dont je ne me lasse pas!
Dans l’après-midi, après que Eya et moi ayons improvisé un petit duo chant-guitare pour mon Capitaine, avec une chanson de Noël qu’elle avait apprise à l’école, ce dernier, sa fille et son compagnon ont réclamé à cors et à cris la chanson que j’ai écrite voici quelques années pour mon cher  grand homme.
Le hic, c’est que je ne chante plus en public, n’étant pas satisfaite de ma voix.
Eya est alors venue me voir et m’a demandé si je voulais bien la chanter pour elle. 
Je lui ai expliqué que non, pas en direct, mais que si elle le voulait je pouvais lui faire entendre l’enregistrement de cette chanson, ce qu’elle a accepté avec enthousiasme.
Direction mon bureau où je lui ai diffusé le morceau.
Elle m’a regardé ahurie:
– C’est toi qui a inventé la chanson?
– Oui.
– Et c’est toi qui chantes?
– Oui, oui…
– Et c’est une chanson pour Papy?
– Re oui oui!
Mais… c’est beau!
 
En fin de journée, assise à côté de moi sur le canapé, elle a commencé à taquiner Martin en traçant sur sa tablette de dessins effaçables une série de coeurs entourant son prénom et celui d’un certain Auguste.
Ce qui n’a bien sûr pas manqué de déclencher le désespoir de Martin qui caresse depuis longtemps le rêve d’épouser un jour son Eya… bien que nous lui ayons expliqué que cela paraissait très improbable.
Après avoir joué un long moment, la petite me regarde et me glisse quelque chose à l’oreille.
Comme je n’ai pas compris ce qu’elle me disait, dans mon fouillis de cheveux, elle répète, sur un ton plus audible:
– Tu sais, Auguste ne veut pas de moi… Je crois que je vais devoir passer à autre chose…
Elle a le regard tout triste.
Elle me parle d’Auguste depuis des années déjà, et je sais qu’il compte beaucoup pour elle.
Pauvre petite Eya qui découvre déjà les affres de l’amour…
– Ne sois pas triste. Tu vas rencontrer un jour un autre garçon que tu aimeras très fort et qui t’aimera aussi. Moi aussi, comme je crois pratiquement toutes les filles, j’ai eu des déceptions, je me suis trompée. Et puis un jour, j’ai rencontré mon Prince Charmant!
A ce moment, mon Capitaine entre dans la pièce.
Eya et moi échangeons un regard complice:
– C’est lui ton Prince Charmant?
Voui. Mon Papy Charmant! 
Elle a ri et a ajouté:
– Et tu lui écris des chansons… 

Martine Péters



 

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