Ce n’était pas vraiment une surprise, la météo l’avait annoncé: ce samedi matin, nous avons ouvert nos fenêtres sur un décor blanc.
Une neige qui n’a d’ailleurs tenu que quelques heures vu la température au-dessus de zéro degré.
Je savais quelles conséquences ce temps allait avoir sur mes poules.
Elles ont horreur de cela et ne se hasardent pas à se confronter à ce tapis blanc…
Je ne m’étais pas trompée.
Exceptionnellement, c’est mon Capitaine qui leur a ouvert la porte du poulailler, ce matin-là.
Lorsque je m’y suis rendue, un peu plus tard, toutes mes Boulettes étaient à l’intérieur.
Bulle trônait dans un nid de foin, à l’étage supérieur, Kaki et Praline se tenaient mutuellement chaud juste en dessous, Chine et Plume en faisant autant au premier étage.
Seules Kiwi et Neige, mes petites poules hollandaises, sont venues à ma rencontre.
J’ai nettoyé sommairement le poulailler, ai rajouté du foin, donné quelques graines supplémentaires, bref… je les ai toutes gâtées avant de déposer précautionneusement mes deux aventurières sur une plate-forme aménagée rien que pour elles.
Lorsque je suis partie, toutes semblaient prêtes à passer une journée au sec et au chaud… ce qu’elles ont fait, ne daignant à se hasarder dehors qu’en fin de journée, lorsque tout a fondu.
En rentrant, j’ai expliqué à mon Capitaine que je soupçonne Chine d’être responsable du véritable massacre que subit Neige.
Sa houppe bien ronde qui la rend « so chic » est très abîmée, et son petit crâne un peu dégarni porte la trace de minuscules blessures, comme si elle avait été piquée ou que les plumes avaient été arrachées.
Mon Capitaine m’a écoutée avec attention avant de souffler:
– Nous devrions peut-être lui faire porter un casque?
Martine Péters
Neige au poulailler
par
