Le Pays où l’on n’arrive jamais

Chaque livre que je lis m’apporte quelque chose.
Il en est des livres comme des gens: certains nous déçoivent et prennent un autre chemin que le nôtre, d’autres nous suivent toute une vie durant, d’autres encore s’égarent, d’autres nous enchantent et nous offrent une nouvelle facette d’eux-mêmes à chaque retrouvailles.
Mais l’un d’eux m’a laissé un sentiment de malaise qui ne m’a jamais quittée.
J’étais à l’école, dans le années 1970, je crois.
Notre professeur nous a demandé de lire « Le Pays où l’on n’arrive jamais ». d’André Dhôtel
J’ai trouvé ce titre extraordinaire… et je me réjouissais de le découvrir.
Ce qui m’est arrivé ne m’est arrivé que deux fois dans ma vie… j’ai détesté ce livre.
Autant j’avais adoré son titre, autant l’histoire d’errance de Gaspard et de son ami fugueur m’a déçue.
Je m’étais imaginé quelque chose de très différent… 
La sensibilité de l’auteur ne correspondait pas à la mienne.
J’avais, je pense une attente beaucoup trop éloignée de la réalité du récit.
Comme j’étais très jeune, je me suis demandé avec inquiétude si cela marquerait la fin de mon goût pour la lecture…
J’ai lu le livre jusqu’au bout, comme cela nous avait été demandé, ayant à chaque page le sentiment de plus en plus fort de malaise, comme si je m’enfonçais dans une brousse inhospitalière.
Pourtant, cet ouvrage avait reçu le Prix Fémina et avait été un grand succès de librairie.
Beaucoup de mes camarades de classe l’avait d’ailleurs beaucoup aimé.
Mais j’avais sans doute besoin de réalité, pas de merveilleux…
Plusieurs fois par la suite, j’ai essayé de le relire avec le sentiment d’être passée à côté de quelque chose… et j’ai toujours été arrêtée dès les premières pages par le même sentiment de rejet.
Il a donc quitté ma vie.
Mais, étonnamment, des années plus tard, je pense toujours que ce titre est l’un des plus beaux que j’ai croisés…

Martine Péters


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