Tu es qui, toi?

Les poules ont conscience de leurs différences, j’en ai eu la preuve la semaine dernière.
Dans le joyeux brouhaha qui règne dans l’enclos, Kiwi, la poule hollandaise grise, s’est figée face à face avec Praline, la Pékin noire.
Ce sont deux gallinacés, mais d’apparence très différente.
La première est fine, tout en grâce et en distraction, avec, suprême coquetterie, sa huppe parfaitement ronde sur la tête et sa queue pointée vers le ciel.
L’autre est toute ronde, courte sur pattes, le visage bien dégagé.
Grosse boule de plumes, elle est tout aussi irrésistible dans son plumage noir scintillant.
Mes deux poulettes se sont retrouvées nez à nez et, pendant de longues secondes, se sont regardées comme si elles se découvraient.
Je ne bougeais pas pour ne pas les troubler, consciente de vivre un moment particulier.
Elles penchaient la tête de droite à gauche, intéressées l’une par l’autre.
Puis elles ont repris chacune leur chemin, sans avoir fait preuve d’une once d’agressivité.
Une belle leçon…

Martine Péters

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