La conversation…

Vendredi soir, tard.
Je profite d’un moment de tête-à-tête avec mon Capitaine pour lui poser  une question.
Dans la journée, il a été sujet à des sautes d’humeur, et j’aimerais revenir sur le sujet sans le heurter.
Je lui demande, tout en douceur:
– A tes yeux, quel est ton plus gros défaut?
– Mmmm… je ne vois pas. Je crois que je n’en ai pas.
– Non, sérieusement…
Il me cite un défaut.
J’opine, mais j’insiste:
– Tu as énormément de qualités. Mais il y a  un trait de caractère difficile à gérer  auquel j’aimerais vraiment que tu fasses attention. Tu ne vois pas lequel?
– Non…
– Je t’en ai pourtant déjà parlé plusieurs fois… tu es lunatique.
– Lunatique? Moi? Pas du tout!
– Ah si!
Il se justifie, se défend, et finit par me dire:
– En fait… je crois que je ne sais pas ce que cela veut dire, lunatique.

Ahurie, je le regarde: il a l’air sincère!
Soit il dit vrai et, depuis des années, lorsque je lui demande s’il peut essayer de faire attention à cette particularité, il proteste, nie et discute sans savoir ce que je lui reproche, soit il se paie royalement ma  tête.
Dans un cas comme dans l’autre, la situation est très drôle.
Je le regarde et souffle, tant que je le peux encore:
– Un personne lunatique change d’humeur tout le temps…
– Ah bon?? Je croyais que c’était quelqu’un qui était dans la lune…
Il me regardait d’un air tellement innocent que j’ai éclaté de rire.
Un rire contagieux puisque, deux secondes plus tard, il riait autant que moi, incapables l’un et l’autre de nous récupérer.
En hoquetant, j’ai réussi à articuler:
– Tu es sérieux?! Toutes les fois où je t’ai reproché de l’être, tu pensais que je t’accusais d’être dans la lune?
 – Et bien… oui!
C’était hilarant.
S’il y a bien une personne au monde que l’on ne peut soupçonner d’être lunaire, c’est mon Capitaine.
Nous avons ri un bon moment.
Au moment de clore la situation, il m’a glissé:
– Non mais je plaisante. Je savais bien sûr ce que signifiait ce mot.
Je l’ai regardé.
Il était impassible, mais avait le regard pétillant.
Je ne saurai jamais s’il disait vrai ou pas!
Tard dans la nuit, j’en riais encore.

Martine Péters

par

2 réflexions sur “La conversation…”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *