Le déluge

Mercredi, tout début de soirée
Un bruit aussi inattendu que violent nous interpelle.
Dehors, il s’est mis à pleuvoir.
Un véritable déluge, qui ne semble pas vouloir s’arrêter.
Je suis ainsi faite que je ne supporte pas de ne pas intervenir dans la seconde lorsque l’un de mes animaux se trouve dans une position inconfortable.
Je me suis précipitée dehors malgré la phrase de mon Capitaine qui me lançait que ce n’était pas exactement le bon moment pour sortir.
Mais… mes poules étaient dehors!
Et je savais qu’elles n’auraient pas le réflexe d’aller se mettre à l’abri dans le poulailler, se contentant de se blottir dans la mini maisonnette que leur a construite mon Capitaine.
La pluie ne faiblissait pas et semblait être partie pour durer.
Comme je l’avais prévu, mes protégées étaient dans leur résidence secondaire, trop petite pour les accueillir toutes.
Mes deux petites hollandaises étaient exposées à la pluie…
Je continue à faire des piqûres à Kiwi chaque jour pour soigner cette arthrite qui peut être très dangereux pour elle.
Hors de question de la laisser se mouiller jusqu’aux os.
Je l’ai prise, ai traversé l’enclos au pas de course et l’ai déposée dans le poulailler avec un peu de blé pour l’inciter à y rester.
Puis je suis retournée chercher sa petite soeur, Neige, trempée comme une soupe, présentant une houppette en mode serpillère.
En même temps, j’appelais mes Pékins par leur nom en espérant qu’elles me feraient assez confiance pour me suivre malgré les trombes d’eau, sans trop y croire…
Pourtant en me retournant, j’ai réalisé que Bulle était presque collée à moi.
Je l’ai délicatement posée à sa place dans le poulailler, ai récupéré Neige au passage alors qu’elle retournait dehors, et suis repartie chercher les trois dernières.
Ma fidèle Kaki m’avait rejointe elle aussi, et est rentrée sans problème.
Dans la maisonnette, il ne restait plus que Praline…
Chine n’était pas là.
J’ai facilement pu convaincre ma belle Praline de rejoindre ses copines.
Ne restait plus que Chine.
Dehors, la pluie redoublait: je ne pouvais pas la laisser à l’extérieur.
Je n’avais pas forcément très envie de fouiller l’enclos à sa recherche par ce temps, mais je n’avais pas le choix.
Sauf que…
Avant de m’élancer, j’ai réfléchi.
Où pouvait être Chine, elle qui est inséparable de Praline… sauf lorsqu’elle pond?
Mes poules ont choisi quatre endroits de ponte.
Avant d’aller vérifier ceux qui se trouvent à l’extérieur, je me suis dit qu’il serait peut-être utile de commencer par vérifier ceux du poulailler.
Idée lumineuse!
Elle était là, dans un des pondoirs, à l’abri depuis le début.
J’ai remis quelques graines à chacune pour les consoler de devoir se coucher une heure plus tôt que d’habitude et j’ai fermé la porte pour la nuit.
Puis, je suis rentrée sous une pluie battante avec la même sensation du devoir accompli qu’a pu ressentir Noé en sauvant les animaux du déluge!

Martine Péters



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