Le langage canard

J’ai toujours aimé les canards, au point de m’être penchée sur les différentes espèces à l’aide de livres spécialisés qui figurent en bonne place dans ma bibliothèque.
C’est dire si j’ai été heureuse lorsque mes mini poules ont réussi à faire éclore quatre des cinq oeufs de cane que je leur avais confiés…
Aujourd’hui, la famille se porte bien, et nos canetons coureurs indiens grandissent vite.
Curieux, hyperactifs et gourmands, ils bougent tout le temps, mangent comme quatre (ou plutôt comme quatre fois quatre), et découvrent avec ravissement leur environnement, toujours dans le sillage de leurs mamans d’adoption.
En ce moment, le poulailler nous donne beaucoup de travail.
La famille « Capoule », les poules en période de couvaison sauvage qu’il faut sortir presque de force pour qu’elles se nourrissent, les autres poules qui mènent leur vie normale… c’est prenant.
Depuis plusieurs jours déjà, le carton où les bébés ont passé les premiers jours de leur vie ne convient plus ni aux canards ni aux poules.
Mon Capitaine travaille donc à modifier la configurations du poulailler pour que chacun soit bien installé sans risque de voir les petits se dissimuler dans des coins inaccessibles.
En attendant, ils apprennent à communiquer avec  nous à leur façon… et y arrivent très bien!
Un jour de la semaine dernière, je rentre dans l’enclos et me fais accueillir par un concert de petits piaillements.
Le temps de fermer la porte de l’enclos, de me retourner, et je me trouve devant quatre boules de plumes.
Le « nez » en l’air, les canetons fixaient sur moi leurs petits yeux vifs, comme s’ils attendaient quelque chose de précis.
Ils ont déjà appris à ne pas avoir peur de nous, même s’ils ne se laissent pas facilement prendre, ce que nous ne cherchons d’ailleurs que très rarement à faire.
– Coucou, les petits! Vous voulez quelque chose?
Comme ils ne semblaient pas décidés à me lâcher d’une semelle, il semblait clair qu’ils réclamaient… à manger.
Il faut savoir qu’à cette période de leur vie, les canetons mangent tout le temps.
La veille, ils m’avaient fait un grand numéro de charme pour de la salade…
Cette fois, j’ai tenté une autre approche en leur proposant une petite pelletée de crustacés lyophilisés. 
Ils se sont jetés sur leur festin avec un enthousiasme débordant.
Visiblement, le message était bien passé!

Martine Péters

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