Le refuge de Tina

Par je ne sais quel mystère, lorsqu’une poule se lance dans un cycle de couvaison « fictif » durant lequel elle ne couve… rien, les autres, si elles la voient hors du poulailler, ne la supportent plus.
Trois de mes protégées vivent cet épisode en ce moment.
Parmi elles, Tina, la plus gentille et la plus placide de toutes nos poules, celle que tout le monde aime et qui s’entend avec tous.
Je sors chacune des poules en « couvaison » deux fois par jour pour les obliger à se nourrir et faire un peu d’exercice.
C’est aussi le cas pour Tina, bien sûr, qui n’a pas le même comportement lorsqu’elle traverse ce genre de période.
Elle est un peu plus sauvage, et, comme les autres, n’a qu’une fixation: retrouver son nid.
Mais lorsqu’elle est dehors, elle boit et mange avec avidité… ce que les autres voient d’un très mauvais oeil.
Il semblerait qu’elles considèrent comme « mères indignes » toute poule censée couver qui se retrouve hors du nid.
Selon leur logique, elles la chassent donc avec véhémence.
Tina, qui en a assez de se faire malmener, a trouvé la parade.
Elle se perche sur le plus grand des abreuvoirs, dont le couvercle est parfaitement lisse et très glissant.
Elle qui, en temps normal, a horreur de faire le moindre effort physique, accomplit des prouesses pour rester en équilibre sur son couvercle d’où personne n’arrive à la déloger.
Le monde des poules et des canards est décidément fascinant…

Martine Péters

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