L’histoire sans fin en binôme

Mon fils et son petit bonhomme sont venus passer deux jours avec nous avant de prendre la route des vacances.
Ce début de semaine leur a donc été entièrement consacré ou presque.
Comme d’habitude, je passe énormément de temps avec Aurélien, bientôt 6 ans.
Mardi après-midi, alors que nous étions seuls dans le salon, assis côte à côte sur le canapé, je me suis lancée dans une fantaisie improbable en me disant qu’il allait me « remballer » ou m’ignorer.
Nous venions d’avoir une conversation sur le Père Fouettard, et il m’avait confié, l’air bravache, que ce personnage qui fouette les enfants n’existe pas.
Hum… est-ce que celui que tu as vu avait un martinet?
– Un… quoi??
– Un martinet! Regarde…
Je cherche sur internet, trouve un martinet et le lui montre. 
Intrigué, il secoue la tête:
Non!
– C’est bien ce que je pensais. Tu as vu un faux Fouettard. C’est comme pour le Père Noël, plein de gens se déguisent pour lui ressembler. Mais le vrai Père Noël et le véritable Père Fouettard, eux, vivent bien cachés.
Puis j’improvise un récit, en utilisant les surnoms qu’il a inventés et  que nous nous donnons quand nous jouons:
Mamitinetine et Aurélienlien partent à la recherche du Château du Père Fouettard… Il est là, devant eux, tout noir, énorme. Sur la porte, un battant en forme de lion qui, lorsqu’il est utilisé, fait un bruit terrifiant qui fait trembler les murs et le sol. Ils entendent des pas lourds s’approcher derrière la porte qui va s’ouvrir… Que font-ils? Ils restent ou ils filent comme des lapins?
Aurélien réfléchit et répond: « Ils restent! »
Je poursuis donc l’histoire, m’interrompant à chaque étape cruciale pour lui proposer la suite à donner.
C’est lui qui oriente mon récit…
Après les aventures passées au Château du Père Fouettard, il en veut encore!
Nous sortons donc du château pour découvrir que la rivière est en crue! 
Vite, il faut construire un bateau…
Emportés par les flots, nous nous retrouvons en pleine mer et échouons sur une île déserte… l’île aux Singes…
Comment assurer notre survie??? 
D’aventure en aventure, nous avons adopté un petit singe, sommes retournés au Grand Nid (c’est ainsi que nous appelons notre maison!), avons vécu pas mal de péripéties avec notre singe auquel nous avons trouvé une compagne avant de les ramener sur leur île…
Nous nous sommes ensuite retrouvés chez le Grand Seigneur Barbu à la Grosse Voix (c’est fou ce qu’il ressemble à notre Capitaine Papyno!) qui avait besoin de nous pour l’aider à se débarrasser d’un dragon qui mettait le feu au village.
Heureusement que l’Enchanteur Merlin est venu à la rescousse avec sa baguette magique pour nous soutenir…
Puis sommes partis en mini-cooper (ancien modèle!)   dans le désert où nous sommes venus en aide à un pauvre chameau égaré (baptisé Chamonux par Aurélien dans la foulée) avant qu’un bédouin reconnaissant de nous avoir permis de retrouver sa monture, nous mène à l’aéroport pour partir en Laponie…
Le tout après avoir fait un crochet par chez nous pour changer de vêtements.
Inutile de préciser que notre visite au Père Noël, à ses lutins, et la mission qu’il nous a confiée ensuite ont bien plu à mon complice.

L’histoire a duré… trois heures.
Le petit s’impliquait, s’emballait, me relançait lorsque je pensais qu’après une « mission » périlleuse, nous allions pouvoir nous arrêter pour souffler.
Nous étions à table qu’il en demandait encore.

Le soir, lorsque je suis allée me coucher, il me dit:
– Mamitine! C’était trop bien ! Tu ne veux pas raconter encore une petite histoire de Mamitintine et Aurélienlien?
– Demain, si tu veux… là je vais dormir. Je suis super fatiguée après toutes ces aventures ! Pas toi ?
– Non ! C’est trooooop  bien!!!

Le lendemain, au petit-déjeuner, Aurélien m’a relancée.
– Mamitine, continue l’histoire!
Où veux-tu que nous allions, cette fois?
– Sur la Lune!!!

Nous sommes donc partis en fusée sur la Lune, à la recherche de Poudre d’or tombée des comètes… que le Pêcheur d’Etoiles de la Lune nous a aidés à trouver parce que nous lui avons trouvé un compagnon.
Il faut dire qu’il s’ennuyait, tout seul, assis sur le nez de la lune ronde, à pêcher ses étoiles.
Le retour vers Terre s’est bien passé, merci.
Bon, nous avons failli atterrir sur Saturne, mais nous n’en sommes plus à une péripétie près. 

Martine Péters


 

 

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