« La fête des Gens »

Eya, 8 ans, passe deux jours et deux nuits chez nous.
En fin de journée, nous sommes embarquées dans l’une de nos éternelles conversations.
Cette fois, elle qui vient de passer la journée avec son Papyno, me montre les photos qu’elle a prises de tout ce qu’elle a fait avec lui.
Beaucoup sont floues, ce qui la fait pouffer de rire lorsque je salue son talent artistique très… original.
Mais certaines de ces images, prises par son grande-père, mettent en scène des statues qui m’intriguent.
Et Eya, bien décidée à me taquiner, déclare:
– Oui, c’était bien… mais tu ne les verras jamais.
– Pourquoi? 
– Parce que Papy les a déjà vues et qu’il n’y retournera pas. Il ne voudra pas t’y emmener.
– Ah? Tu crois? Je vais lui demander… Voyons, tu veux parier?
– D’accord! Un euro!
– OK!

Nous filons au salon et j’interroge mon Capitaine qui me dit que si je veux décourir ces statues, nous irons ensemble.
Amusée, je me tourne vers Eya.
– Hum. Nous avions parié combien, déjà?
– Un euro…
– Bon, je vais mettre ça sur ta petite note!

Elle rit, réfléchit, et se lance dans un discours hasardeux:
– Tu sais, aujourd’hui c’est la fête des Jean…
– La Saint Jean? Tu te trompes, elle a lieu en juin…
– Mais non, pas la Saint Jean : la fête des GENS!!

Intriguée, je me demande où elle veut en venir… mais elle continue:
– Il faut faire un cadeau à tous les gens qu’on aime. Donc, toi, tu vas me donner un euro, comme ça, je ne te devrai plus rien!
Elle est drôle et finaude… mais, c’est bien connu, ce n’est pas un vieux singe que l’on apprend à faire des grimaces.
Je lui adresse un grand sourire, et j’enchaîne:
– C’est super, comme idée! D’accord, je te fais cadeau de ton euro. Et comme tu dois m’en faire un aussi, tu me le rends. Donc, tu me dois toujours un euro! Qu’est-ce que je disais… ah oui: je le mets sur ta note? 

Elle rit aux éclats et je continue:
– Grâce à toi, j’ai mon Ecriplume de demain!

Elle vient se coller à moi et demande:
– Ah oui! Lis-moi les Ecriplume que tu as écris sur moi!!! 

Je m’exécute et lui en lis deux ou trois.
Chaque phrase la fait réagir, la fait rire ou sourire.
Et je suis impressionnée de constater qu’elle se souvient de chaque anecdote, de chaque détail…

Martine Péters

 

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