Le jardin d’acclimatation…

Lorsque de nouvelles poules sont introduites dans le poulailler, tout se passe toujours à peu près de la même façon.
Nous savons que les premiers jours sont les plus délicats.
Les réactions de nos Boulettes peuvent être très violentes, surtout lorsque la nouvelle recrue est une Pékin comme elles.
L’arrivée de Mousse et de Cannelle, cette semaine, n’a pas entraîné de combats sanglants.
Mais Kiwi, poule hollandaise de son état, a clairement fait comprendre à Mousse, poule de soie, que, dans le périmètre des mangeoires, c’était elle qui commandait.
Elle lui a « volé dans les plumes » au sens propre du terme, ce qui a provoqué une réaction à la fois perplexe et défensive de la part de la nouvelle venue.
Particulièrement vigilante, j’interromps mon travail plusieurs fois par heure pour vérifier que tout se passe le mieux possible.
Et les choses se sont rapidement calmées.
Les heurts ont laissé la place à une longue période d’observation réciproque qui n’est pas terminée, au cours de laquelle les neuf poules et les quatre canards se jaugent plus ou moins discrètement.
Cannelle, la plus jeune et la plus petite de toutes, a ainsi découvert  que lorsqu’elle s’approchait des canards, ils filaient peureusement, ce qui a l’air de beaucoup l’amuser.

J’ai toujours un moment d’attendrissement en voyant les réactions de nos nouvelles protégées lorsqu’elles arrivent dans le jardin.
Jusque là, toutes ont vécu dans des cages, dans l’attente d’un avenir meilleur.
Lorsqu’elles sont lâchées dans les enclos, elles ont tout à découvrir.
Et leurs réactions sont  émouvantes quand elles voient pour la première fois des oiseaux, qu’elles goûtent aux vers de farine, friandise suprême, ou qu’elles peuvent marcher à leur guise sans être emprisonnées à dix dans un mètre carré de surface.
Le premier soir, je les ai posées dans l’une des alcôves du dortoir commun, qui, lui, est petit comme doit l’être un poulailler familial.
La nuit, les poules se serrent les unes contre les autres.
Nos petites nouvelles n’ont pas fait exception à la règle, se blottissant comme pour se protéger mutuellement.

Que ressentent-elles en arrivant ainsi dans un environnement où tout est à découvrir, avec des congénères qu’elles ne connaissent pas et qui forment un groupe soudé?
Je les sens inquiètes, même si leurs réactions sont très équilibrées, et je les habitue à moi, à leurs noms, en leur parlant beaucoup et en les touchant… quand elles se laissent faire.

Toutes mes poules sont passées par cette étape.
Et quand je vois la relation qui s’est installée entre elles et nous au fil du temps… je me dis que c’est prometteur pour la suite.

Martine Péters

 

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *