La plus grande des fêtes

C’était en 1519.
Maximilien Ier, empereur du Saint-Empire, décède.
Sur les trois souverains à se disputer sa succession, c’est Charles Quint, roi d’Epagne, qui l’emporte au nez et à la barbe et à la barbe de François Ier, roi de France et d’Henri VIII, roi d’Angleterre. 
François Ier, qui a des vues sur Naples alors qu’il est déjà duc de Milan, veut se faire des alliés et s’adresse à Henri VIII.
Tous deux organisent une entrevue au Val Doré, près de Calais, bien décidés à s’impressionner mutuellement.
Les deux souverains font bâtir chacun un camp gigantesque destiné à recevoir 6000 convives… pour un total d’environ 12’000 personnes si l’on tient compte des serviteurs.
Le dépenses sont énormes, les résultats somptueux…
Le camp anglais est un palais de verre mesurant 100 m2, décoré de vitraux.
Chez les Français, près de 400 pavillons brodés de fil d’or et de soie sont installés, parmi lesquels celui du roi, haut de 36 mètres pour 10 mètres de large, et recouvert de 110 mètres de drap d’or.
Pour être à la hauteur du faste des lieux, les invités se ruinent afin d’acheter les plus beaux atours.

Dans un document, France 3 avait précisé :«Selon l’historien anglais Glenn Richard, 100.000 œufs ont été fournis et 3.000 moutons et agneaux, 800 veaux et 300 bœufs ont été abattus pour fournir la viande de ces dix-huit jours de ripaille, arrosés de 66.000 litres de bière et 200.000 litres de vin».

Tout est démesuré, luxueux, décrit dans les textes comme une fête somptueuse comme personne n’en a jamais vu…  
De multiples divertissements sont organisés (fontaines à vin, singes vivants recouverts de feuilles d’or, cerf-volant à l’effigie du dragon des Tudor et équipé de feux d’artifice, joutes, tournois, bals, combats à pied, tir à l’arc…). 

Greg Jenner a estimé le coût total de l’événement à 32,2 millions de livres (36 millions d’euros), sachant qu’«au temps des Tudor, 63.000 livres auraient été suffisantes pour embaucher 2,1 millions de fermiers pour une journée, acheter 165.000 vaches ou 45.000 chevaux».

Ibiza peut aller se recoucher…

Vingt jours plus tard, le roi d’Angleterre s’alliait à Charles Quint contre François Ier. 
La paix n’est pas sortie gagnante de la rencontre du camp du Drap d’Or. En revanche, pour l’Angleterre qui était considérée à l’époque comme étant de moindre influence sur le plan culturel et politique, cette campagne de communication a été un franc succès.

MP

 

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