Senior… à quel âge?

Un matin de la semaine dernière, un mail m’attendait lorsque j’ai allumé mon ordinateur.
Il me proposait un lien vers un article du magazine Femme Actuelle Senior portant le titre « Quand devient-on… senior? », datant du 3 février dernier signé Jasmine Saunier.

Elle s’y demandait ce qui définit un senior, sachant, précisait-elle qu’aucune définition légale ou médicale de ce mot n’existe.
La lecture de son article m’a amusée: il y a une quinzaine d’années, j’avais consacré un sujet au même thème.
Et je découvre à la lecture de ce texte que, en France, les médecins estiment que l’on rentre dans la catégorie senior à partir de 70 ans.
Alors qu’à l’époque, en Suisse où je vivais et travaillais, les interlocuteurs qui avaient répondu à mes questions utilisaient le mot « seniors » pour les 50 ans et plus.
J’avais été sidérée d’apprendre que la veille de notre 50e anniversaire, nous allions nous coucher avec 49 ans au compteur et un statut banal et réconfortant d’adulte actif, et, le lendemain, nous nous retrouvions projetés dans la case senior alors que rien n’avait changé.

Si j’en crois la lecture de cet article, je me retrouve à nouveau dans la catégorie des « pas encore seniors »… tout comme mon Capitaine qui devrait être ravi de l’apprendre.
Comme je l’avais conclu dans mon article il y a bien longtemps, Jasmine Saunier relève « On se retrouve propulsé dans une catégorie commerciale, inventée par le marketing pour nous fourguer des produits censés coller avec notre supposé mode de vie générationnel. Comme si, à 60 ans, nous vivions comme nos parents de 85 ans, et comme si le fait de partager une année de naissance nous rendait identiques à nos voisins. Nous ne sommes pourtant pas obligés d’entrer dans une case ! C’est à nous de décider si nous voulons être un senior… ou pas. »

Je constate que lorsque nous franchissons le cap de certaines décennies, nous nous posons à peu près tous les mêmes questions, ce qui rend difficile pour certains le passage de chacune de ces étapes.
Les personnes qui ont ainsi brandi le fameux « nous les jeunes » au détour de la plupart de leurs phrases, accusent le coup lorsqu’elles réalisent que la jeunesse est éphémère.
Elle était leur bien le plus précieux, celui qu’elles aimaient mettre en avant… et le temp leur impose de la remplacer par d’autres qualités ou particularités.

De là à accepter de se laisser cataloguer, répertorier dans des catégories pesantes… il y a un pas.
Pour ma part, c’est décidé: je m’estimerai senior lorsque je perdrai durablement le goût des autres, la curiosité intellectuelle, l’envie d’aimer et… d’écrire. 
Pas avant.
Et vous?

Martine Péters

 

 

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