Chefs-d’Oeuvres en Péril, l’émission

En écrivant l’Ecriplume d’hier, un souvenir lointain et assez cocasse a traversé ma mémoire alors que j’avais utilisé l’expression « chef-d’oeuvre » en péril.
Mise au pluriel, elle était aussi le titre d’une émission diffusée par la télévision lorsque j’étais enfant.
Mon père la regardait avec intérêt.
Comme j’étais vraiment très petite (pas plus de 5 ou 6 ans à l’époque), je ne comprenais pas grand-chose à ce qui y était raconté…
Décidée à en savoir plus, j’ai donc demandé à mon père ce qu’était un chef-d’oeuvre en péril.
Il m’avait  expliqué… et, par je ne sais quel chemin tortueux, mon esprit en avait tiré la conclusion que le chef-d’oeuvre en question était très certainement le plus âgé des intervenants, vu ce jour-là dans l’émission.
Il s’agissait d’un monsieur qui,  selon mon estimation d’enfant, devait avoir au bas  mot  800 ans, et qui parlait d’une façon que je ressentais comme soporifique d’un sujet qui dépassait totalement mes facultés de compréhension de l’époque.
A chaque fois que, par la suite, je voyais réapparaître cet homme sur l’écran, je me disais avec soulagement que l’émission semblait bien fonctionner puisqu’il vivait toujours et ne semblait pas se délabrer davantage.
Ce n’est que beaucoup plus tard, en me souvenant de cette émission, que j’ai appris que ce programme  consacré à la sauvegarde du patrimoine français a été essentiel, notamment pour la collecte des dons.
J’ai alors regardé quelques numéros, cette fois en tant qu’adulte, et j’ai été séduite par ce que j’y apprenais.
Quant à l’homme que je pensais être le chef-d’oeuvre à protéger, je n’ai jamais su qui il était… même si j’ai encore son visage imprimé dans ma mémoire!
L’émission en elle-même s’est poursuivie durant de longues années puisque ce n’est qu’en 1992 qu’elle a pris fin, avec le départ à la retraite de son créateur, Pierre de Lagarde.

Martine Péters

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