Un accueil tout en tendresse…

Mardi en fin de journée: je me présente à mon rendez-vous pour mon premier atelier de la semaine.
Alors que je viens de terminer la préparation de mon matériel dans la salle qui m’a été attribuée, Nadine, la directrice du centre, me rejoint. 
Et là, j’ai deux surprises…
Les deux enfants les plus jeunes du groupe que j’ai eu la semaine dernière se précipitent et se serrent contre moi, tout contents de me retrouver.
A 6 et 7 ans, ils n’ont que faire des gestes barrières…
J’adorerais les embrasser, mais les règles sont strictes et justifiées.
Je me contente donc de leur caresser la tête et je leur explique que moi aussi, je suis heureuse de les retrouver…
En relevant la tête pour accueillir Noémie, l’aînée du groupe, je découvre deux nouvelles frimousses supplémentaires venues se joindre à nous.
Le groupe compte désormais cinq enfants, mais je sais que les chiffres fluctuent beaucoup en fonction des présences au centre.

Mercredi matin: j’arrive sur le lieu de mon deuxième rendez-vous de la semaine, où je profite d’un petit moment avec Sylvette, la directrice des lieux.
Notre échange prend fin assez rapidement: les enfants arrivent les uns après les autres et, pendant qu’elle les accueille, une petite voix résonne derrière moi:
– Bonjour, Martine! Je suis tellement content que tu sois là!
C’est Maéllo, un petit bonhomme  de 8 ans aux cheveux bouclés, qui m’a semblé avoir aimé notre première incursion dans le monde que je leur ai proposé.
– Bonjour, Maéllo! Moi aussi je suis heureuse d’être là! Tu as passé une bonne semaine?
– Oui. J’attendais le mercredi. Bon, je vais me laver les mains…

Je file de mon côté préparer la salle où mes petits complices me rejoignent peu après.
Ils sont ravis d’être là, très impliqués, joyeux, curieux et pleins d’imagination…
Pendant l’atelier, Sylvette accompagne une petite fille de 6 ans en me demandant si je serais d’accord de l’accueillir.
C’est la première fois qu’elle vient dans ce Centre Périscolaire… et j’aimerais qu’elle garde un joli souvenir de son passage dans mon univers.
Je l’entraîne donc dans l’histoire que je propose aux enfants depuis la semaine dernière, et la fait participer en lui demandant, comme aux plus grands, de dessiner les différentes lieux que nous traversons lors de notre exploration.
Et là… j’ai la surprise de découvrir des dessins magnifiques… 
Les enfants m’étonneront toujours.
Même si je m’attends à peu près à tout à chaque étape de notre avancée dans l’univers fantastique dont ils ouvrent les portes une à une, je n’imaginais pas la réaction de Maéllo lors de la découverte du Lac aux Sirènes.
– Nous quittons la grotte du lac pour retourner dans la salle principale où nous allons découvrir une autre porte.
– Moi, je voudrais rester là pour regarder encore les sirènes.
– Mais tu sais que si tu les entends chanter, elles risquent de t’envoûter… et tu ne pourras plus les quitter.
– Oui. Mais c’est bien ce que j’espère! J’ai très envie de rester là et de nager avec elles…

Inquiets, ses copains Nathan et Raphaël me regardent.
Je précise que je n’ai aucune illustration des lieux que je leur décris.
Ils se les approprient chacun à leur façon.
Et là… Maéllo a eu un coup de foudre pour le Lac aux Sirènes…
Raphaël réfléchit un moment, prend un crayon et dessine une petite fiole dans son cahier.
Et un dialogue étonnant se noue entre eux deux:
– Voilà!
– Qu’est-ce que c’est?
– C’est une potion magique pour que tu ne puisses pas être hypnotisé par les sirènes!
– Mais moi je veux être hypnotisé! Je vais rester là!
Raphaël reprend son crayon et dessine… un gant.
– Et ça, c’est quoi?
– Un gant magique. Avec ça, j’aurai beaucoup de force et je te prendrai avec nous! Aller, viens, on remonte dans la salle des portes!

Lorsque la fin de l’atelier est arrivée et que j’ai dû céder la place à l’intervenante suivante, une femme d’une grande gentillesse, les enfants ont affiché des mines dépitées.
Ils avaient envie de poursuivre l’histoire, née de l’imagination de mon Capitaine, et peaufinée par mes soins.
Mais je sais aussi que l’atelier suivant allait les entraîner dans un autre monde, celui de la confection d’animaux en terre cuite qui allait leur permettre de révéler une autre facette de leurs talents!

Martine Péters

 

 

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