En accueillant une centaine d’œuvres de William Turner en ses murs, c’est l’un des maîtres de la lumière que reçoit la Fondation Pierre Gianadda ce printemps, du 3 mars au 25 juin 2023.

Avant de mourir, William Turner (1775-1851) aurait dit: « The Sun is God ». Quatre mots choisis pour devenir le titre de la prochaine exposition de la fondation de Martigny, réalisée avec le concours de la Tate Britain de Londres qui abrite la plus grande collection de Turner au monde.

Issu d’un milieu modeste, le jeune artiste anglais est entré à l’école de la Royal Academy à l’âge de quatorze ans. Excellent dessinateur, il s’est, au fil du temps, progressivement libéré des règles de l’univers pictural pour mettre au point sa propre technique, inimitable, oscillant entre le romantisme et l’impressionnisme dont il fut l’un des précurseurs. Son talent de peintre paysagiste et sa façon particulière de dissoudre ses sujets dans une peinture lumineuse aux effets évanescents,  se retrouvent dans la centaine d’huiles, de gouaches et d’aquarelles exposées à la Fondation et regroupées en plusieurs thèmes.
Solitaire, excentrique, insatiable voyageur passionné de nature, le prolifique Turner nous a laissé une œuvre abondante et variée. Il y est passé maître dans l’art de créer des atmosphères poétiques, mais aussi inquiétantes lorsqu’il s’agit de reproduire les eaux tumultueuses d’une mer démontée ou  un ciel d’orage.

Si l’exposition rend hommage à chaque facette du talent de William Turner et aux sujets qui ont nourri son inspiration, elle réserve une place d’honneur au soleil. Ce diffuseur de lumière que le peintre considérait comme « un motif joyeux, le plus beau des êtres »… 

Martine Bernier-Péters
Article paru dans le numéro de mars 2023 du magazine suisse Générations