Chien: Pomme et l’opération

Je n’avais pas envie de le faire… mais je savais que c’était nécessaire.
J’ai donc décidé que Pomme, ma petite chienne, serait stérilisée.
La médecine vétérinaire actuelle préconise que cette intervention se fasse à 6 mois, avant les premières chaleurs.
Rendez-vous a été pris pour ce 2 juin.
Pendant les  jours précédents l’opération, j’ai regardé mon Mogwaï insouciant jouer sans discontinuer, me sollicitant bruyamment comme à son habitude, turbulente et maladroite, dévorante boule de tendresse et d’énergie.
Parfaitement inconsciente de ce qui allait se passer, elle a mené sa vie de chiot malicieux, chipant délicatement un mouchoir dans ma poche et détalant triomphalement avec son trophée, au grand galop, à travers l’appartement, pour se coucher sur le dos en riant de toutes ses dents lorsque j’arrivais enfin à la rattraper.
Mon chien ressemble de plus en plus à une peluche vivante, à un ourson hirsute.
Tout le monde fond devant elle, moi la première…

Ce mercredi matin, elle devait être à 6h30 chez le vétérinaire, et ce n’est pas moi qui l’y menait.
Avant qu’elle ne parte, j’ai fait ce que je fais pour les gens que j’aime lorsqu’ils vont devoir subir un moment de grand stress.
J’ai mis quelques gouttes de Rescue dans le creux de sa patte et je l’ai massée doucement.
Les fleurs de Bach détendent les animaux comme les humains.
Elle est partie sans trop savoir ce qui allait se passer, ravie de retrouver Eric.

Moi, en revanche, je savais.
Après son départ, c’est un tonneau de Rescue qu’il m’aurait fallu pour me détendre.
J’ai la chance d’avoir deux excellents vétérinaires, qui se sont occupés de chacun de mes chiens.
Je savais qu’elle ne pouvait pas être entre de meilleures mains.
Mais on ne se refait pas: à sept heures, heure à laquelle elle devait être opérée, je n’étais pas tranquille.
Un appel téléphonique m’a rassurée deux heures après.
Il ne me restait plus qu’à patienter jusqu’en fin de matinée, jusqu’au retour de Pomme.
Je l’avais vue partir en pleine forme, je la voyais revenir comme on peut l’être après une narcose, une opération.
Mon Mogwaï tout cassé me regardait, sans bouger, en remuant doucement la queue lorsque je m’approchais d’elle.
Je l’ai déposée dans son panier le plus douillet, l’ai rassurée, l’ai gâtée comme on gâte un enfant.
Et elle, depuis son retour, me remercie de coups de langue.
L’incroyable confiance que les animaux ont en nous, cette innocence, cette ignorance du mal que certains pourraient leur faire me touche…

Quelle étrange chose…
Hier, mon médecin m’appelait pour m’apprendre une nouvelle peu réjouissante qui semblait beaucoup le tourmenter et qui m’a un peu donné l’impression que la terre se brisait devant moi.
Et pourtant… c’est de mon chien que je m’inquiète le plus!

Martine Bernier

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