Kaléïdoscope

Bien que la semaine ait été très chargée, pas question de se reposer: un article m’attend ce samedi matin, en montagne.
Là où nous allons, il pleut, le brouillard s’installe, la température a chuté.
De retour dans mon bureau, j’écris.
Difficilement: la matière est maigre…
Puis, pas de répit: il faut filer faire quelques courses avant de pouvoir souffler.
Je suis fatiguée…
Comme à chaque fois que c’est le cas, je m’investis moyennement dans ce qui m’entoure, mais je garde des images qui m’atteignent plus que d’autres.
Dans les allées de la grande surface où nous nous rendons je vois passer un jeune homme… coiffé d’un chapeau haut de forme.  
Elégant, insolite, inattendu, il pousse son chariot d’un pas rapide, trottinant avec classe.
C’est à la fois complètement loufoque et craquant.
J’adore la scène…
Mon Capitaine a entendu hier que le dernier livre d’Amélie Nothomb est sorti.
J’ai tellement écrit ces derniers jours que je n’ai pas eu le temps de lever le nez de mon clavier pour vraiment me tenir au courant de l’actualité.
J’adore le style de cette femme pleine d’esprit et de fantaisie.
Pour moi, chacun de ses livres est un petit événement que j’attends avec impatience.
A la sortie de la grande surface, donc, je fonce au kiosque.
O joie: il est là!
Une couverture comme elle les aime, où se mêlent son image, le rouge et le noir.
Mon trophée à la main, je prends quelques revues et me présente à la caisse avec mon Capitaine qui m’a rejointe.
La responsable du magasin est dans tous ses états. 
Des coupures d’électricité ont eu raison de sa caisse enregistreuse qui est en train de rendre l’âme sous nos yeux.
Pour la gérante, c’est une catastrophe.
J’évite de lui suggérer de ramener pieusement les cendres de la défunte machine au revendeur: elle ne semble pas d’humeur…
Elle finit par prendre note de chaque article, à la main, en soupirant abondamment.
Nous sortons et reprenons la route, flanqués de Pomme qui joue sur les sièges arrières.
Le ciel est lourd de pluie, le vent souffle dans les arbres, de grosses vagues roulent sur le lac Léman en colère.
Des groupes d’oiseaux planent dans les courants d’air, au-dessus de nous.
Je repense aux « Oiseaux » d’Hitchkock.
J’aime cette atmosphère… 
De retour au nid, l’après-midi est largement entamée.
Plus envie d’écrire, même si j’ai encore du travail par-dessus les oreilles.
Je pose ce mot sur Ecriplume et embarque mes revues et mon livre au salon.
Pomme va me rejoindre sur le canapé, je le sais, espérant que Celui qui m’accompagne viennent la taquiner.
Stop pour aujourd’hui…

Martine Bernier 

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *