Comme la veille, j’avais une légère appréhension en ouvrant la porte du poulailler, ce mardi.
Les efforts de mon vaillant Capitaine avaient-ils porté leurs fruits?
Comme d’habitude, avant d’ouvrir, je m’annonce, pour ne pas effrayer mes locataires.
C’est là, en général que Plume et Kaki commencent à m’accueillir avant même de me voir.
J’ouvre donc, j’allume, je salue ma petite troupe, vérifie qu’elles vont bien… et jette un coup au sol.
Pour la première fois depuis longtemps, aucune pagaille ne règne.
Tout est aussi impeccable que la veille, lorsque j’ai quitté les lieux, et aucune trace ne révèle un éventuel passage de souris.
En revanche, je suis interpellée par Kaki qui a le bec entrouvert comme si elle peinait à respirer ou qu’elle avait soif.
Je caresse donc mes Boulettes et emmène Kaki près de l’abreuvoir à poules, le temps qu’elle boive et qu’elle reprenne une attitude normale.
Après plusieurs jours de combat, mon Capitaine est sorti vainqueur de la bataille contre les souris.
Oui, je sais: il n’est pas dit qu’elles ne reviendront pas… mais elles auront à qui parler.
Certaines guerres n’ont-elles pas duré plus de Cent Ans?
Celle-ci était d’autant plus importante que nous avons appris hier qu’un éleveur amateur de la région a vu 18 de ses poules massacrées en une nuit par une fouine qui a été capturée le lendemain.
Trop tard, le carnage avait eu lieu.
Pas question que la même chose se passe ici…
Martine Bernier
