« Tu y crois, toi? »

Lorsque je suis arrivée à l’atelier d’écriture, ce mardi, un nouvel enfant m’attendait, venu se joindre à ceux qui me suivent déjà depuis le début.
Le groupe évolue au fil des semaines et des disponibilités des enfants…
Pour cette séance, j’avais un plan bien défini en tête.
Je comptais leur demander de réaliser les derniers dessins nécessaires au panneau de présentation de l’histoire qui nous a entraînés dans l’Espace, et, pendant qu’ils dessinaient, j’allais aborder avec eux quelques énigmes de l’Histoire, afin d’introduire notre travail suivant.
J’ai donc commencé à leur parler du Yéti, terminant mon récit par des questions dans lesquelles ils s’impliquaient, puis j’ai continué avec les alignements de Carnac, le Monstre du Loch Ness et le mystère de la Marie Céleste.
Dès les premiers mots, j’ai réalisé que les enfants en oubliaient de dessiner.
Les coudes sur la table, ils écoutaient, m’interrogeaient, se laissaient emporter dans ces histoires qui m’ont moi aussi captivée à leur âge.
C’était… un moment de grâce.
Ils me donnaient leur avis, s’interrogeaient, cherchaient le pourquoi du comment…
Systématiquement, après chaque récit, ils me demandaient: « Et toi… tu y crois? » ou « Et toi, tu crois quoi? », ce qui a débouché sur des échanges passionnants.
Alors que nous parlions de la ressemblance du pseudo Nessie Ecossais avec certains animaux disparus, ils m’ont demandé si « par hasard », j’aurais un livre sur les dinosaures pour leur montrer les différents spécimens recensés.
J’ai promis de leur apporter cela la semaine prochaine.
Je leur ai ensuite expliqué que nous allions créer une nouvelle énigme et que ce sont eux qui allaient se mettre à la tâche. 
Leur mission pour commencer: trouver un lieu mystérieux dans la région, et imaginer ce qui pourrait bien s’y passer.
Je rangeais la salle en fin d’atelier avec l’aide d’Alexis lorsqu’il m’a demandé:
– Dis, c’est permis d’écrire des choses dans le cahier chez soi? Parce que j’aurais des idées, mais je ne sais pas si je peux…
– Oui, bien sûr: ton cahier est à toi. Comme je l’ai déjà expliqué à Mathis, tu as le droit d’y mettre tes idées, tes croquis, tes souhaits, tes histoires… tout ce  dont tu voudrais nous parler et que tu ne veux pas oublier.
– Super. Je vais commencer à inventer mon histoire! Vivement mardi!

Oui, vivement mardi… 
En attendant, ils sont prêts pour se lancer dans l’écriture d’une nouvelle histoire… et ils ont terminé les dessins qui orneront les panneaux de présentation des histoires précédentes.
Comme le disait Linsey en sortant: « C’est rigolo, on ne se rend même pas compte qu’on travaille! »

Martine Péters


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