La Dame à l’Ombrelle déménage…

Lorsque je suis arrivée là où nous vivons aujourd’hui, l’une des premières choses que j’ai faites en emménageant mon bureau a été d’accrocher une reproduction d’un tableau de Monet que j’aime beaucoup et qui me suit depuis longtemps: « La Femme à l’ombrelle tournée vers la gauche ».
Je l’ai posée près de la fenêtre, sur l’épaisseur intérieure du mur.
Comme dans de nombreuses maisons anciennes, les murs sont épais.
La gravure, recouverte d’une paroi de verre, était donc perpendiculaire à la fenêtre.
J’adorais la voir…
Mais dès que les beaux jours arrivaient, le soleil de l’après-midi venait se refléter sur le verre et dardait ses rayons exactement dans mes yeux.
Je baissais donc le store… et je travaillais dans la pénombre. 
Je l’ai fait durant plus de quatre ans, jusqu’à la semaine dernière où, complètement aveuglée, je n’ai pas eu envie de me plonger dans l’obscurité pour pouvoir poursuivre mon travail.
J’ai décroché un petit tableau qui se trouvait près de la porte, et, à la place, j’y ai placé ma belle Dame.
Pendant six jours, j’ai pu travailler en paix, sans être dérangée par le soleil.
Seulement voilà…
Là où il se trouvait, je ne pouvais plus voir le tableau depuis mon bureau… et il a commencé à me manquer.
Dans mon bureau, tous les murs sont occupés par des bibliothèques. 
Je n’ai donc que très peu de surface permettant d’accrocher quelque chose.
J’ai réfléchi… et j’ai décidé de faire une rocade entre un document encadré et mon petit tableau.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Depuis, il me suffit de tourner la tête pour voir cette belle promeneuse et son ombrelle… dont l’absence me pesait étrangement…


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